En ce pluvieux dimanche de Pâques, je souhaitais partager avec vous l’histoire de cette peinture.

En mars, j’ai rendu visite à ma famille aux Antilles. Les enfants ont découvert le carnaval à la mode martiniquaise et nous avons tous pu passer du temps avec ma grand-mère qui, du haut de ses 96 ans, se prépare doucement à son voyage vers un autre plan énergétique.

Elle n’entend plus très bien, ne voit qu’environ 5% de son champ visuel nettement mais reste autonome du mieux qu’elle peut. Comme cela est traditionnel chez nous, toute la famille l’entoure, elle vit donc avec ma tante et son mari, et trois invités de plus pour une petite semaine.

Mes grand-mères ont toujours été très religieuses, elles m’ont initiée aux prières catholiques dès mon plus jeune âge. Un de ses derniers petits plaisirs est d’écouter la messe, que ce soit à la radio ou à la télévision. Du fait de ses problèmes d’audition, elle met le volume au maximum.

Et comme beaucoup de personnes âgées, elle se réveille aux aurores. Donc, aux alentours de 5h du matin, elle allume la radio pour écouter la messe. Avec le décalage horaire, c’est la bonne heure pour la messe solennelle du Vatican, en latin.

Donc, pendant une semaine, tous les matins, me voici réveillée par des choeurs, des chants et des prières en latin. Mes cours du collège sont loin mais je suis capable de saisir quelques mots, notamment les plus connus.

Et c’est ainsi que le dernier matin avant notre départ, dans le jour naissant, l’odeur des fleurs du jardin, le silence protecteur de la nuit qui s’achève et la paix qui l’accompagne se sont greffés sur cette phrase pour en faire, un instant d’éternité.

Merci Mamie pour ce souvenir impérissable